Voyage
Captain
Pluies tropicales
Seconde tentative
Marisa
Immersion indonésienne
3ème tentative

 

Voyage aux îles Togians

C’est bien un voyage à part qui nous attend. Je pensais bien que c’était un peu aventureux de rallier ces îles, nous n’avons pas été déçu à ce sujet. Départ le 9 juillet, nous embarquons dans un petit avion à hélices de la compagnie Merpati. La taille de l’avion nous fait rigoler, c’est le plus petit de l’aéroport. Vol sans problème, dans l’ambiance indonésienne : les pilotes fument comme des pompiers, et une partie du pare brise est recouverte de papier journal pour protéger du soleil ! A Gorontalo un gars du staff de Black Marlin nous attend avec 2 microlets pour nous amener au bateau. Il encaisse immédiatement le prix du transfert au Togians. Et c’est parti pour 4 heures de voiture avec une pause dîner dans un resto sur la route.
Dans le petit bled où nous faisons cette pause les habitants ne voient pas souvent des touristes et la moitié du village nous regarde manger. Les enfants sont beaux, avec de grands yeux étonnés et un sourire éclatant. Nous repartons. La nuit tombe et la pluie aussi, des hallebardes. Finalement les microlets arrivent sur une plage. Ils nous débarquent là, sous la pluie battante. On s’abrite comme on peu avec nos bagages. Les microlets repartent aussitôt, et le gars de Black Marlin avec, nous laissant sur la plage en pleine nuit et sous la pluie. Il fait noir et pas de source lumineuse dans le secteur. Isabelle et moi nous équipons de nos phares de plongée qui seront précieux ce soir. Je cherche le bateau qui doit nous amener aux Togians et je trouve un petit bateau mouillé devant la plage. Il semble ancien et ne dispose pas d’abri, si n’est une vague bâche en plastique. Il y a 3 hommes à bord.

Captain

Le capitaine du bateau vient nous voir et, surprise, il ne parle que indonésien ! Certains d’entre nous parlent heureusement un peu cette langue. Il explique qu’il ne peut pas partir maintenant à cause de la pluie. Il est 9 heures du soir, c’est mal barré. Nous attendons donc que la pluie cesse. Vers 10h il y a une accalmie, et à notre grand soulagement, nous embarquons sur son bateau, un par un par l’intermédiaire d’une pirogue. Et c’est parti pour la traversée. Le bateau s’avère assez lent, propulser par un antique moteur diesel dont le teuf-teuf me rappelle les canots des pécheurs bretons d’il y a 30 ans. Je me demande comment il navigue car il n’y a aucun repère visuel devant nous. A t il un GPS ? Il n’a en fait qu’un compas ! Cap au 180, pour naviguer 6h en pleine nuit c’est léger ! Il n'y a évidemment pas le moindre équipement de sécurité à bord, type brassière, fusée ou moyen de communication. Mais l’aventure, c’est l’aventure.
La pluie reprend et nous mouille petit à petit car la bâche est percée de toute part. Je constate que la côte ne s’éloigne pas très vite et au bout d’un moment je suis convaincu qu’il fait une route parallèle à la terre alors que logiquement elle devrait être perpendiculaire. Où nous amène t il ? Au bout d’une bonne heure de navigation, le bateau met maintenant le cap sur la côte. Nous distinguons clairement un village au bord d'une plage. Le mer est un peu agitée, il pleut toujours et tout d’un coup le matelot jette l’ancre.

Pluies tropicales

Une chose est sûre, nous ne sommes pas aux Togians. Les autres passagers commencent à s’inquiéter. Le capitaine vient nous expliquer enfin que le temps est trop mauvais pour faire la traversée ce soir. Nous sommes au mouillage devant le village de Marisa. Il nous dit que nous pourrons traverser demain matin dès 5h. En attendant il nous propose soit de rester sur le bateau, soit de débarquer et d’aller chez lui, dans le village. Certains d’entre nous, notamment un couple de gay hollandais, sont très inquiets. Ils immaginent déjà le montant de la rançon que le capitaine pourrait tirer de notre groupe d’européens. Ils commencent à faire flipper le reste du groupe. Le syndrome Al Quaida a laissé des traces. Un débat s’installe entre nous pour choisir le meilleur comportement. Heureusement nous décidons de débarquer. Nous traversons le village en évitant les chèvres et les cochons qui se baladent en liberté. La maison du pécheur est petite mais sa femme nous accueille avec une grande gentillesse. Elle nous fait asseoir après avoir sollicité tous ses voisins pour nous fournir des chaises. Les spectateurs ne tardent pas à venir et bientôt une bonne partie du village, des enfants surtout, est là à nous observer. Nous prenons quelques photos numériques des enfants puis nous leur montrons les photos sur les petits écrans de nos appareils. Effet garanti, tout le monde rigole, l’atmosphère se détend, ces gens là sont très amicaux et n’ont bien évidemment pas la moindre intention malveillante à notre égard.

Seconde tentative

Pendant ce temps la femme du capitaine prépare sa maison pour la nuit. Elle laisse leur chambre conjugale à Isabelle et aux enfants, l’autre chambre est proposée à un couple de jeunes danois, les autres voyageurs étant invités à dormir par terre sur des nattes dans la pièce principale, avec le capitaine et sa famille ! Nous sommes gêné par tant d’hospitalité, mais acceptons bien volontiers ! Les enfants du village sont fermement invités à regagner leurs pénates, sinon ils seraient restés toute la nuit je pense.
Un scolopendre vient me mordiller la cuisse pendant la nuit, et les boules Quies sont un grand secours contre le chant des coqs qui commencent dès 2 h du matin.
Lever vers 4 h 30, il fait un temps calme mais de lourds nuages encombrent encore le ciel. Le capitaine nous dit que c’est bon pour la traversée. Nous remontons donc tous dans le bateau et en route pour les Togians. Je franchirai enfin l’équateur aujourd’hui. Dès que nous avons navigué quelques milles, la mer est plus agitée, sans doute un reste de la veille. L’horizon est très contrasté, certains endroits étant clair, d’autres étant sombres à cause d’énormes cumulo-nimbus. C’est précisément vers l’un de ces grains que nous nous dirigeons. A nouveau la pluie vient nous mouiller, le vent monte et la mer s’agite. Le capitaine continu, mais les hollandais montre des signes de trouille, ils sont terrorisés. Nos enfants par contre ne bronchent pas, ce qui a d’ailleurs une bonne influence sur le reste du groupe qui du coup n’ose pas se plaindre des conditions difficiles. Mais le vent fraîchit encore et la mer fait maintenant rouler le bateau comme une petite pirogue. Le capitaine prend la sage décision de rebrousser chemin. Grand soulagement chez la plupart des voyageurs. Nous revenons donc à Marisa, tout comme d’autres pécheurs. Nous croisons des frégates, grands oiseaux marins noirs. Le mauvais oeuil ?

Marisa

Nouveau débarquement sur la plage, trempés jusqu’aux os, et retour chez le capitaine. Il est 7 h du matin. Nous sommes à nouveau chez notre hôte, tous assis sur les chaises en plastique, la mine déconfite, en essayant de plaisanter de notre mauvaise fortune. Nos compagnons de voyage ont déjà tous décidé de renoncer aux Togians. 2 tentatives leur suffisent, ils ne veulent pas revivre une troisième galère. Je ne peux me faire à cette idée, mais le moral est attaqué. Les enfants et Isabelle en ont marre et sont fatigués. Mais que faire ? Il faut décider car nous devons faire venir des microlets qui nous ramènerons à Gorontalo. Le capitaine nous propose de nous héberger chez lui jusqu’au lendemain matin. Un autre gars du village qui semble être le chef nous dit que demain il fera beau et que nous pourrons traverser sans problème. Les Togians sont le principal objectif de notre voyage en Indonésie, c’est dommage d’échouer si près du but. Isabelle et moi décidons de rester pour tenter une dernière fois notre chance le lendemain. Les Togians se méritent !
Les spectateurs sont revenus en nombre, ce souciant peu de la pluie. Il est vrai qu’il fait chaud. Les microlets arrivent, et nous saluons nos compagnons de voyage qui repartent vers d’autres aventures.

Immersion indonésienne

Nous voilà seul dans ce village indonésien qui n’a rien de touristique, entouré de tous ces gens qui nous regardent comme on regarderait des animaux au zoo. Le chef du village, très gentil vient nous parler. Il connaît 3 ou 4 mot d’anglais, c’est pas facile. Nous sortons le guide du routard dans lequel figure un lexique franco-indonésien très sommaire. Ils sont super contents qu’on essaye de parler dans leur langue. Miracle, nous arrivons à nous comprendre, en s’aidant un peu du langage des mains. Du coup le capitaine vient nous demander ce qu’on veut manger à midi, le chef nous paye un coup de remontant, le voisin d’en face nous propose sa salle de bain, et tout le monde veut nous rendre service. Quel accueil ! Et en plus le soleil revient.
La matinée se passe ainsi, à échanger avec les gens. Antoine joue au ballon avec les garçons de son age, ils sont très fort à la brésilienne. Agathe essaye de discuter de produit de beauté locaux avec les jeunes filles. Certaines ont le visage enduit d’un produit jaune, qui sert à blanchir la peau. Eh oui, nous autres à la peau blanche, nous voulons bronzer, eux à la peau cuivrée veulent blanchir ! On veut toujours ce qui est difficile à obtenir. Les Togians en sont un bon exemple.
Nous déjeunons d’un délicieux repas de poissons grillés et de poulet au piment, d’ananas et de papaye. La famille du capitaine ne mange pas avec nous, pour ne pas nous déranger sans doute. L’après-midi il fait très beau et le chef nous propose d’aller faire du snorkeling autour d’un îlot situé à quelques encablures de la côte. C’est un magnifique îlot désert, un anneau de sable blanc entourant quelques arbres. Nous y allons en pirogue motorisée, et sommes accueillis par des dauphins. Ballade sur l’îlot d’où nous apercevons enfin les Togians, très loin derrière l’horizon. Nous sommes tenté de penser que ceci est de bon augure. Snorkeling dans l'eau turquoise et sieste sur la plage deserte nous rapellent que nous sommes au paradis. Retour au village et ballade dans la jungle environnante, où nous dégustons quelques noix de coco. La journée se passe très agréablement car tout le monde se met en 4 pour nous faire plaisir et nous faire découvrir leur quotidien.
Excellent repas du soir à base de crevettes, petite causerie à 50 chez le capitaine et dodo dans le lit conjugal pendant que le capitaine dort par terre. Trop gentil comme dise les enfants.

Troisième tentative

Le lendemain, debout à 5h et départ pour les îles à 6h. Il fait beau, on devine les Togians à l’horizon, Nous croisons les doigts pour y arriver. Le capitaine semble très confiant. Le voyage se passe sans problème, juste une bonne averse mais le bateau est équipé d’une bâche neuve. La traversée dure en réalité 8h car l’archipel des Togians est assez grand et Kadidiri n’est pas la première île sur la route. Nous sommes dans l’hémisphère sud, nous avons enfin franchit l’équateur.

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