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La suite du voyage n’est pas du tout programmée.
Nous voilà donc à l’aéroport de Manado en train
de téléphoner pour réserver les bungalows pour le soir.
Notre objectif est d’aller du coté du détroit de Lembeh
pour à la fois plonger dans ce détroit fameux et faire du trekking
dans la jungle de la réserve nationale de Tongkoko. Hélas, le
Pusilan beach resort, bien placé, est complet. Je tente de téléphoner
à d’autres resort du guide du routard, sans succès, le
téléphone ne répond pas ou le numéro n’est
pas bon. Finalement, nous décidons de prendre un taxi et d’aller
sur place pour discuter directement avec les resorts. 2 heures plus tard nous
arrivons dans le village de Bathuputhi, tout près de la fameuse réserve
de Tangkoko. Le premier resort où nous nous rendons semble super, piscine,
belle plage, club de plongée d’après le Routard. Sur place,
il n’y a qu’un gardien, tout est vide. Il explique en indonésien
qu’il y a un problème avec le patron, qu’il ne peut pas
nous accueillir. A force d’insister, il veut bien nous héberger,
mais pas de restaurant ni de plongée.
Nous renonçons et allons chez Mama Roos, un resort très rustique
aux portes de la jungle. Le confort est sommaire, l’hygiène approximative,
mais l’accueil chaleureux. Nous allons nous détendre de cette
journée intense sur la plage toute proche. Le paysage est somptueux:
c'est une grande baie ourlée de plages de sable noir d'encre. Un grand
volcan la domine, c'est là que ce trouve la réserve. Les enfants
du village se baignent dans les rouleaux, bientôt imités par
les notresPlusieurs îles protège cette baie, et les pécheurs
profitent de ce plan d'eau calme pour installer des espèces de cabanes
flottantes un peu partout sur l'eau. Ils pêchent la nuit, au lamparo
à pétrole, en descendant et remontant un filet sous leur cabane
de pêche.
Tangkoko
Nous rencontrons 2 guides de la réserve de Tongkoko
qui se mettent à notre disposition et qui nous accompagnerons pendant
les 3 jours de séjour. Ces 2 guides auront à cœur de nous
faire découvrir les merveilles de la réserve. Ainsi nous approcherons
des singes macaques noirs, des calaos casqués, des tarsiers qui sont
de petits marsupiaux étonnants et très mignons. Nous découvrirons
également une cascade cachée dans une vallée sauvage,
des arbres gigantesques dont les fameux figuiers étrangleurs, toutes
sortes de plantes sauvages comme des orchidées ou des palmiers.
Ils nous ferons découvrir aussi la vie des habitants du village. Je
suis étonné de la joie de vivre qui semble animer tout le monde.
Enfants comme adultes, tous sont gais, souriants, profitant de chaque occasion
pour rigoler. La vie n’est pourtant pas facile pour tous. Les pécheurs
par exemple travaillent toute la nuit et passent la matinée à
ramender leurs filets. Ceux qui travaillent la noix de coco n’ont pas
un boulot facile. Ils doivent transporter, préparer des tonnes de noix
puis les mettre à chauffer dans des fours artisanaux, le tout dans
une chaleur terrible et dans une fumée épaisse. Ensuite il sépare
le copra qu’ils coupent en petits morceaux pour le mettre à sécher
au soleil.
Tous ne travaillent pas intensément c’est clair, la sieste fait
partie du paysage.
Vin de palme
Dans la jungle, Medhi nous fait découvrir
une spécialité locale, le vin de palme. Nous allons chez un
gars, en pleine jungle qui produit ce vin à partir des grappes de fruits
d’une sorte de grand palmier. Il fait fermenter un liquide provenant
des palmiers dans des tonneaux en fer. Après quelque temps çà
devient un liquide blanchâtre : c’est le vin de palme. C’est
spécial au goût, un peu acide, très loin du St Emilion.
Ensuite il distille ce vin. Son atelier, très sommaire, est constitué
d’un alambic de jungle. C’est une sorte de grosse marmite d’où
sort un gros bambou, lui-même relié à d’autres bambous
de + en + fins. En faisant bouillir sa marmite, il arrive à distiller
son mélange et il récupère un liquide alcoolisé
appelé chapticousse. A boire pur, c’est un tord boyaux mais avec
du jus de mangue c’est bon. En tout cas il fait honneur à sa
production, et nous amène chez lui pour quelques dégustations.
Nous buvons 2 ou 3 verres de sa réserve spéciale, pas si mauvaise
après dégustation approfondie et nous repartons avec une bouteille
de ce breuvage exotique.
Notre séjour chez Mama Roos se termine, non sans avoir la surprise
de voir débarquer un groupe de 16 français qui voyagent avec
« Aventure et volcans ». Nous passons la dernière soirée
agréablement à déguster le chapticousse avec quelques
compatriotes.