Nous partons ensuite en quête d’un club de plongée. Nous tombons assez rapidement sur Jean Marc, le propriétaire de Palawan’s divers, avec qui nous sympathisons tout de suite. Il possède aussi le restaurant « Squidos », qui deviendra notre taverne favorite. Jean Marc nous parle longuement des plongées dans l’archipel ce qui nous met en appétit. Le lendemain nous partons donc plonger. Le temps est moyen et la mer bien agitée. La 1ère plongée se fera par fort courant, Isabelle ne pourra pas suivre car elle n’a pas l’entraînement pour cette plongée très physique. Nous aimons beaucoup plonger dans le courant, c’est génial de se laisser dériver en apesanteur, le paysage défile sans avoir à palmer. Mais ici il fallait palmer contre le courant ! Les dive master, très moyens, ont fait une erreur en nous amenant plonger là. La seconde plongée sera beaucoup plus cool et très jolie. Les conditions de mer étaient très dures ce jour là, et nous avons plongé dans un site peu propice à mon avis. Les jours suivant nous ferons beaucoup de snorkeling sur des sites très intéressants et franchement, c’est largement suffisant pour le coin pour qui a déjà un peu plongé en eaux tropicales. L’eau est particulièrement claire avec des visi de + de 40 m, notamment autour des îles les plus avancées dans l’océan. Le corail est souvent très beau, en pleine santé et beaucoup d’espèces de poissons nagent autour. Les tortues semblent assez communes, j’en ai vu 3 en même temps le dernier jour. Les plages sont en général ourlées d’un plateau de corail peu profond, qui se termine par un mur vertical permettant de descendre. Les plongées sont donc très sympas, et c’est un endroit que je recommanderai aux plongeurs débutants car c’est facile, à condition d’avoir des guides compétents, et réellement splendide.
La vie est agréable à El Nido, très agréable même et la tropical attitude nous gagne gentiment. C’est un mélange d’émerveillement, d’émotions exotiques, de nonchalance, d’éloignement de nos modes de vie habituels qui nous fait nous sentir vraiment bien. Ici nous sommes loin de tout et surtout de nos contraintes travailleuses. Nous sommes en vacances de beaucoup de choses. Nous passons nos journées à faire du island hopping avec d’autres touristes, des hollandais et un couple d’espagnols, avec qui nous sommes devenus rapidement ami. La convivialité est au menu, et nous devisons joyeusement sur la vie tout en buvant du rhum, allongés dans l’eau turquoise pour échapper aux morsures du soleil. L’archipel compte plus de 80 plages, et nous en avons visité une bonne moitié, toutes plus paradisiaques et certaines très originales car cachées ou minuscules ou privées. Certaines plages sont d’ailleurs à vendre comme « hidden beach », une plage de toute beauté avec en plus un superbe site de plongée juste devant, pour 75.000 € quand même.
Nos matelots cuisinent du poisson et du poulet au barbecue, accompagnés de l’inévitable riz blanc. Ils apprennent aux enfants à faire des tressages en forme d’oiseaux ou de criquet avec des feuilles de cocotier. Nous croisons parfois des pécheurs sur les plages qui font la sieste avant de repartir pécher la nuit au lamparo.
Le soir nous rentrons juste à temps pour le coucher du soleil, spectacle splendide vu de la plage d’El Nido. La vie nocturne est assez sympa aussi, car c’est un vrai village philippin avant tout. Les enfants sont partout et beaucoup travaillent un peu pour aider leurs parents. Il y a une boite de nuit à El Nido à l’entrée de laquelle un panneau indique que les armes à feu sont interdites dans l’établissement. Cà rassure. Nous y passerons une soirée à déconner avec nos amis et danser sur des rythmes … internationaux.
La saison des pluies se rappelle à nous, et quelques gros orages déverses des quantités d’eau peu commune même pour un breton. Le temps est nuageux, la mer peu engageante, nous décidons de louer des motos pour visiter les terres. Arnaud, un breton de St Brieuc, tient justement un commerce de location de motos. Après quelques essais, nous voilà parti dans la campagne sur 2 motos : une 110 cm3 pour Isabelle qui apprend la moto et une 200 cm3 pour moi qui suis un peu plus familier. Super sympa la ballade, à travers les villages et les champs. Il faut faire très attention aux chiens et aux chèvres qui traversent sans prévenir. Nous atteignons un village au bord d’une plage où nous constituons une attraction. Juste à coté nous garons les motos au bord d’une immense plage de carte postale totalement déserte. Comme la vie semble paisible et simple dans ce bout du monde. Les gamins jouent à attraper des crabes ou à grimper au cocotier. Les adultes travaillent aux champs où font des feus pour préparer les repas. Tout est calme, seuls les coqs par leurs chants osent rompre la quiétude. Le ciel se fait entendre aussi, des roulements de tonnerre se rapprochent. Du coup, nous rompons aussi la quiétude du lieu en démarrant nos motos et nous mettons le cap sur El Nido.
Après Jean Marc et Arnaud, nous rencontrons un 3ième français installé ici : Bernard qui possède une grande maison sur la plage un peu à l’écart du village. Il travaille quelques mois par an en France mais passe le plus clair de son temps ici. Il nous invite à dîner chez lui un soir et nous parle longuement de ses aventures au Philippines, pays qu’il pratique depuis plus de 30 ans. Il nous apprend beaucoup sur la vie dans ce pays. Il a notamment recueilli une jeune philippines orpheline qui vivait sur la montagne fumante à Manille, c’est à dire sur la décharge de la ville où les plus pauvres des pauvres survivent en fouillant cet immense tas d’ordure. Une belle action concrète ! Nous apprécions sa clairvoyance et sa compréhension des habitants, sur leur mentalité et leurs priorités, ce qui nous éclaire sur ce peuple attachant.
Voilà une dizaine de jours que nous baignons dans la tropical attitude de Palawan, et les billets d’avion nous obligent à repartir sur Cébu. Bye bye petit paradis et à bientôt.
Un petit avion nous amène de El Nido à Puerto princessa en 45 minutes, nous evitant ainsi 8H de route défoncée. C’est un peu cher mais fortement conseillé. Puis nous prenons un Airbus pour Cébu. |