Les jours suivant nous alternons les longues ballades en motos à la découverte des paysages et des habitants de Romblon, et du farniente sur les plages splendides et dans la mer turquoise.
Ici nous sommes dans la vraie vie philippine, il y a très peu de touristes, même locaux, donc nos relations avec les habitants sont assez naturelles. L’ambiance qui se dégage est une vie locale active, assez prospère. La ville principale est une petite ville provinciale, propre, bien organisée avec beaucoup de commerçants, un marché, plusieurs écoles très fréquentées, de belles et anciennes églises. On voit très peu de pauvreté, tout le monde semble avoir du travail. Notre repère est un restaurant du port, le Romblon Deli, tenu par David, un anglais très sympa. Il nous donnera plein d’informations sur la vie de l’île, notamment sur le business du marbre qui est la spécialité locale.
Nous parcourons l’île en long et en large à moto. Les routes sont plutôt pourries mais on s’y fait, bien que les fessiers soient un peu endoloris en fin de journée. L’intérieur de l’île est très sauvage, c’est de la jungle et c’est bien vallonné. Il y a pas mal de carrières de marbre, en pleine jungle ou sur la cote. On traverse des villages où l’activité exclusive est le travail du marbre. Ils taillent des plateaux dans d’énormes blocs de roche à l’aide de grandes scies circulaires, dans un vacarme assourdissant. Ils fabriquent des tables, des carrelages et toutes sortes d’objets usuels. Ils sculptent aussi de véritables œuvres d’art, parfois monumentales, avec des disqueuses ou au marteau. Les conditions de travail sont très précaires évidemment. Les femmes aussi manient la disqueuse. Le marbre est destiné essentiellement à l’export, et l’activité semble très prospère. Notre anglais s’est lancé dans le business d’export de marbre il y a 10 ans, et tout va bien pour lui aujourd’hui. Il faut dire que le marbre est superbe, avec de nombreuses variétés, digne des plus beaux marbres italiens.
Nous partons une journée visiter les 3 petites îles du nord de Romblon, les « Tres Marias », qui recèlent de merveilleuses plages et des fonds sous marins très riches en faune tropicales. La surprise vient des habitants de ces îles sont très accueillants. Ils nous ont même proposé de rester dormir chez eux gratuitement. Comme c’est dimanche tout le monde est à l’église, les philippins sont très catholiques. Je nage longuement au dessus des récifs coralliens qui sont très beaux. Une tortue nage un moment avec moi. Notre équipage a préparé un barbecue sur la plage, et nous déjeunons à l’ombre d’un grand arbre, en compagnie des enfants du village qui jouent dans l’eau en rigolant. Ah, la belle vie…
Les journées passent trop vite et il nous faut organiser la fin de notre voyage. Objectif Boracay, une île très touristique, un must de paradis tropical parait il. Nous préférons généralement les endroits peu fréquentés mais en tant que voyageur amoureux des philippines, nous nous devons de visiter la très connue Boracay. Mais, problème, comment y aller ? Encore une fois c’est très compliqué, avec de multiples changements et une durée de + d’1 journée… Cette fois ci on prend les grands moyens : on affrète une grosse banca rien que pour nous qui nous amènera directement à destination. C’est un peu cher, mais on gagne une journée, c’est précieux ! Départ aux aurores pour 7 heures de traversée sur une mer bien agitée, mais les bretons ont le pied marin.
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