Cet été, nous partons en voyage à nouveau. Où fait il beau en Asie en juillet ? L’hémisphère nord est incertain, la saison humide va commencer. Nous choisissons l’Indonésie, ce vaste archipel qui s’étend sur plus de 5000 km, et plus précisément les îles de Java, Lombok et Bali. Deux précédents voyages en 2002 et 2006 dans cet archipel nous ont laissés d’excellents souvenirs. Cette fois nous partirons que tout les 2, pour la première fois. Reviendrons nous ensemble ?
Nous débarquons donc un après-midi de fin juin à Jakarta, après un transit par Abu Dhabi. Nous avons fait le choix d’un vol Paris- Jakarta, puis ensuite de prendre des vols intérieurs sur des compagnies locales, c’est moins cher. Bon voyage avec la compagnie Etihad, nous resterons juste une nuit à Jakarta au Pop hotel près de l’aéroport. Dès l’aube du lendemain nous embarquons sur un vol pour Yogyakarta au centre de Java, réputée pour ces nombreux attraits culturels et géographiques.

A peine installé dans notre hôtel et nous voilà partis à la découverte de la ville de Yogya comme tout le monde l’appelle. Quel bonheur de plonger dans la vie trépidente de cette ville. Il ya beaucoup de monde, sur la route, sur les trottoirs, des motos, des chevaux atelés à des char à bancs, des vélos taxi, et bien sûr des voitures. Les indonésiens nous observent avec curiosité, comme nous envers eux. Ils n’hésitent pas à nous aborder, du moins ceux qui parlent un peu l’anglais, souvent pour nous orienter vers des commerces où ils ont quelques intérêts ! Nous visitons les quartiers du centre, très animés, pour nous immerger dans le dépaysement. Malioboro street, est la rue le plus animée. L’activité y est intense, les boutiques et les restaurants débordants sur les trottoirs où nous déambulons lentement au milieu de la foule. Il y a beaucoup de touristes mais peu d’occidentaux. Ce sont les vacances scolaires et les indonésiens visitent aussi leur pays.
Les jours d’après nous partons à la découverte des multiples richesses du coin, avec le Lonely Planet comme guide. On se ballade avec les bus de la ville, très pratique même si très bondés aux heures de pointe, qui nous amènent finalement à peu près partout où on veut. Le palais du sultan dit Kraton, est sympa. J’ai adoré le concert de gamelan, véritable orchestre de percussions metalliques, aux sonorités typiques. Notre guide, obligatoire pour visiter le Kraton, était agée de 85 ans et parlait un français très approximatif. Elle nous a bien fait rigoler quand même.
Nous louons les services d’un vélo taxi, appelé ici becak, qui nous fait découvrir la ville avec ses belles villas princières, ces ateliers d’artisan et le marché aux oiseaux.
Notre conducteur de becak, qui s’échine sur ses pédales pour trimballer nos pesantes personnes, nous donne quelques scrupules, c’est un peu de l’exploitation humaine quand même. Mais nous l’avons, involontairement, payé royalement en lui donnant 5 fois le prix normal ! Nos scrupules se sont évanouis quand nous avons appris le prix payé par les locaux. La question des prix est toujours compliquée pour nous européens qui sommes vu comme forcement riche par les locaux, qui vont chercher à en profiter et ce qui nous rend méfiant. On ne connait les justes prix qu’avec au moins 2 à 3 semaines de présence dans le pays, c’est-à-dire quand le voyage se termine. Ce n’est pas grave, la vie est pour nous extrêmement bon marché en Indonésie.

Tout près de Yogya se situe un ensemble de temples très anciens, Prambanan, dédiés à la religion hindoue et à ses divinités comme Brahma, Vishnu, Shiva… Nous prenons le bus pour nous y rendre. Le site est splendide, très bien restauré à la suite des puissants tremblements de terre qui secouent régulièrement Java. Il a été construit au 9ème siècle. J’admire beaucoup les bas-reliefs décrivant des scènes de la vie quotidienne ou des personnages mythologiques. Les sculptures sont toujours très fines malgré les siècles. Nous avons de la chance, ce soir là se donnait une représentation du Ramayana, spectacle traditionnel javanais de danse et de musique. Il n’est joué qu’à la pleine lune. Nous prenons des places, le théâtre en plein air est archi plein, il fait nuit et nous sommes juste en face de la scène et face au site de Prambanan derrière, joliment éclairé. Et la pleine lune monte dans la nuit quand le spectacle commence, c’est magique. Le spectacle de Ramayana décrit des histoires d’amour et de pouvoir, avec des rois et des princesses, des méchants et des gentils, des rusés et des guerriers, bref de grands classiques, c’est du moins ce que j’ai compris avec ma faible maitrise du javanais ancien. Isabelle quand à elle s’est endormi assez rapidement pour se réveiller 2h30 plus tard à la fin du spectacle… Les voyages çà fatigue.

Le rail existe à Java et on peut s’y déplacer en train,si, si…
Nous souhaitons aller de Yogya à Surabaya, la seconde ville d’Indonésie au nord-est de Java, et comme un train relie ces 2 villes, nous voilà en quête de billets. Nous allons à la gare et là c’est tout de suite compliqué. Déjà on nous donne un numéro d’ordre de passage, il va falloir patienter. De grands écrans donnent des indications pas claires auxquelles nous ne prêtons pas attention, et il faut remplir un formulaire avec son identité, le trajet souhaité, etc.. Puis nous attendons. Longtemps. Le gardien nous dis un moment qu’il reste au moins 1 heure ! Nous allons chercher un soda au super marché tout proche, et là nous voyons la caissière en train de faire des réservations de train sur internet pour ses clients ! Nous lui demandons donc de le faire pour nous aussi, c’est le même prix qu’à la gare. Et là, désillusion, tout les trains sont complets pour les 5 jours qui viennent. C’est cette information qui était affiché sur les grands écrans de la gare. Nous comprendrons plus tard pourquoi le transport ferroviaire remporte autant de succès, il met 3h30 à rejoindre Surabaya en sécurité, alors que par le route c’est au moins 10h de route très dangeureuse, nous l’avons expérimenté.
Nous sommes toujours sans solution pour quitter Yogja, il va falloir trouver. A l’hotel on nous conseille une agence de voyage toute proche, pourquoi pas. Ils nous proposent un trip en voiture privée jusqu’au volcan Bromo pour 4,5 millions de roupies, somme délirante pour l’Indonésie. Ils nous prennent pour des pigeons, en attendant on est toujours dans l’impasse.

Nous partons le lendemain pas très tôt pour Borobudur, un immense temple très ancien et longtemps oublié dans la jungle avant d’être redécouvert par les hollandais il y a 1 siècle environ. Sa construction remonte à l’an 800, il est dédié a Bouddha et au culte bouddhiste. Il est constitué de quatre galeries successives de forme géométrique. Celles-ci sont superposées et les trois plus hautes forment une représentation de la cosmologie bouddhiste. Ces galeries sont couvertes de bas-reliefs absolument magnifiques, sur une longueur totale est d’environ 5 kilomètres, relatant les divers épisodes de la vie du bouddha Sakyamuni. Ces bas-reliefs furent taillés in situ dans de la pierre volcanique grise par différents artisans qui réussirent néanmoins à préserver l’unité artistique du monument.
Ce témoignage d’un passé très lointain est émouvant. Dans cette région si éloignée de la notre, des hommes construisaient des monuments gigantesques quand nous en étions pas capables encore.
Les touristes, indonésiens pour la plupart, sont très nombreux sur le site et se bousculent un peu. Beaucoup de voyage de classe visiblement, et les jeunes collégiens viennent nous rencontrer pour faire des photos avec nous et s’essayer à parler anglais, très mal d’ailleurs.