Village traditionnel Toraja  
Traditions ancestrales et campagne tropicale  
line decor
line decor
  Accueil > Indonésie 2014 >Le pays Toraja
 
Cultures et paysages de Sulawesi

Le maitre et son buffalo

Buffle se faisant égorger.

Fin du massacre.

  Fin de cérémonie

Le lendemain, notre guide nous conseille de retourner sur le site de la cérémonie où va avoir lieu le sacrifice final, une vingtaine de buffles, avant l’enterrement proprement dit des 2 défunts. Je suis volontaire mais pas Isabelle qui restera se reposer à l’hôtel le matin, elle a vu assez de sang comme çà.

Me revoilà avec Johny sur le lieu des sacrifices où effectivement des paysans défilent avec des buffles de différents gabaris. Le maitre de cérémonie choisi et négocie une dernière fois les buffles qui auront le privilège de se faire égorgés ce matin. Nous assistons même à un combat de buffle improvisé. Puis arrive le moment des sacrifices. Tout le monde est attentif, y compris de jeunes enfants installés aux premières loges. Un à un, les buffles sont tués devant nous, égorgés d’un habile coup de couteau spécial. Ce sont les éleveurs des buffles qui les tuent, leur animal ne se méfiant pas d’eux. Quand le coup est bien porté, la gorge du buffle est grande ouverte, des flots de sang s’écoulent des veines tranchées. Le buffle semble hébété, sonné, et au bout de quelques secondes, cette masse de muscles s’écroule bruyamment en râlant par la trachée ouverte, le sang coulant toujours par gros jets. L’agonie dure plusieurs minutes, le buffle battant l’air de ses puissantes pattes ou essayant désespérément de se relever puis retombant lourdement dans sa flaque de sang. Parfois le coup est mal porté, le coup de couteau n’égorgeant que partiellement la pauvre bête, qui tente de se sauver, se rendant compte des mauvaises intentions de son maitre. Heureusement elle est attachée à un solide poteau et sa course est limitée. Elle reste au bout d’un moment immobile, sa gorge déversant des jets de sang. Le public commente bruyamment la situation. Le paysan l’approche à nouveau, et tente de porter le coup fatal en agrandissant d’un coup de couteau la coupure initiale. C’est très cruel et très spectaculaire. Les égorgements se poursuivent, plus ou moins réussi selon l’habileté du bourreau, jusqu’à épuisement du stock de buffle. On se retrouve devant un tas de buffles morts, baignant dans une grosse mare de sang écarlate.

C’est la fin de la cérémonie, il ne reste plus qu’à mettre les ancêtres dans leur tombeau. Ensuite tout le monde rentre chez soi et c’est fini. Les buffles sont dépecés, et la viande est expédiée à Makassar et sur les marchés locaux. J’ai filmé ces moments clés de la cérémonie qui sont visible sur mon site.

Retour à l'hôtel où je retrouve Isabelle en pleine forme, ce repos de début de voyage lui a bien réussi. En écoutant mes descriptions des scènes du matin, elle ne regrette pas du tout d’avoir loupé le spectacle. Le reste de la journée est occupée à visiter le pays, la campagne et les villages alentours. Nous croisons quelques rares touristes, des français mais aussi des américains et bien sûr des asiatiques. Nous verrons pêle-mêle des champs de monolithes dressés façon menhir, des tombes de nouveau-né aménagée à l’intérieur de tronc d’arbre bien vivant, des creuseurs de caveau, au marteau et au burin, dans des gros blocs de roche dure, des maisons traditionnelles ancestrales vieille de plusieurs siècles, témoignant de l’ancienneté de cette culture.

   

Rizières en terrasses

Une belle cabosse de cacao.

Isabelle dans les rizières.
 

Le lendemain nous partons pour une grande randonnée dans les montagnes au dessus de Rantépao. Notre guide a un circuit personnel très sympa qui nous permet de découvrir le pays. Nous tranversons la jungle, puis nous serpentons à travers les rizières en terrasse, nous faisons escale dans des petits villages. Nous découvrons ainsi la vie quotidienne des villageois, orientée vers des activités agricole. Les plantations de cacao et de café sont nombreuses. Le cacao est récolté justement, nous voyons une très vieille femme ouvrir les cabosses jaune d’or pour en extraire les fèves de cacao qui sont mises à sécher au soleil. Je goute une fève fraiche, c’est très amer et je ne trouve pas le gout du chocolat ! Johny nous explique aussi la fabrication du vin de palme. Des grappes de dates d’un palmier particulier sont récoltées, avec des échelles en bambous très instables d’ailleurs, puis leur est extrait et mis a macéré quelques temps. Ceci donne une boisson blanc laiteux, alcoolisé comme de la bière, au gout acide et pas terrible. Nous sommes en pays musulman, et donc l’alcool est proscrit ou très cher, le vin de palme est la boisson artisanale pour les paysans pas tous musulmans qui veulent boire un coup de temps en temps.
Au fil de nos ballades, nous constatons qu’il n’y pas de pauvreté ici, les gens semble bien vivre simplement. Les champs sont hyper bien travaillés, tous les espaces cultivables sont exploités, on voit des petites plantations de piments ou de patates au milieu des rizières. C’est très propre, l’eau est partout. Les paysages sont grandioses, les couleurs éclatantes.

Randonnée au milieu des rizières en terrasse, dans las montagnes Toraja. Splendide paysage typique de la région Toraja aux environ de Rantépao.  
Haut de la page